jeudi 10 avril 2014

Catacombs of the Black Vatican, Black Label Society

"You gave me empty promises with nothing in return".



Derrière ce titre énigmatique, quoique poétique (dans un monde parallèle, le Vatican serait la demeure de l'antéchrist et on y stockerait des os) se cache le dernier boulet de canon du barbu aux Epiphone Bullseye (eh ouais, on peut finir célèbre et adulé en jouant sur de la sous-marque, ouais). Pourquoi boulet de canon ? Non pas que ça se traîne comme un fardeau mais bien parce que cet album pulvérise ton esprit comme un boulet pulvérise une maison en bois. De là à dire que Zakk Wylde est le Grand Méchant Loup des Trois Petits Cochons, il n'y a qu'un pas.

Encore un album sur lequel le groupe nous sort les gros riffs et les sons bien gras, comme avec les deux premiers morceaux, Fields of Unforgiveness et My Dying Time. Double peine qui nous laisse sur le carreau. Le premier morceau attaque sur le registre du doute : c'est Zakk qui chante ou sa guitare qui parle ? Parce qu'on aurait presque envie de croire à un talkbox coincé entre le baffle et la tête. Le deuxième morceau était sorti en single, donc rien de bien impressionnant au niveau claque. Cependant, on peut noter la continuité avec le morceau précédent. Teinte décidément agressive, cet album commence bien.

Alors qu'il aurait pu faire partie de ces albums de BLS où on s'attend à prendre une douche tiède, il n'en est rien. Parce que la constance du groupe, et c'est bien ça leur problème, c'est de faire des albums où les bons (voire très bons) morceaux en côtoient des plus faibles. Au premier abord. Parce que c'est ça que j'ai découvert en réécoutant la totalité de leur disco, c'est qu'en fait, chaque morceau a son propre microcosme et qu'il ne doit en aucun cas être comparé à un autre. Surtout du même album. Ici, tout se suit de manière quasi surnaturelle, les morceaux défilants les uns après les autres sans grosses coupures majeures. C'est surement ça qui me fait rater des choses à critiquer. Parce que cet album est tellement continu que rien ne choque. En dehors des deux morceaux acoustiques qui viennent trancher l'album en trois (environ).

Zakk nous gratifie aussi de quelques morceaux aux sonorités plus stoner (les puristes me matraqueront la gueule mais yolo), qui donnent encore plus de lourdeur à l'album. Serait-ce chose possible ? Oui, si l'on en croit déjà les intros de Believe et de Empty Promises. J'aurais bien vu un album avec toute cette teneur musicale du début à la fin. C'est pas ce genre de chose qui m'aurait troublé outre mesure. On parle de BLS. Plus rien ne devrait étonner.

Un album de BLS ne serait pas un album de BLS sans ses solos ciselés et ultra-agressifs. Même sur le morceau plus acoustique Angel of Mercy, on a le droit à un bon gros solo descendu du grenier par la corde (avec nœud coulant, évidemment). Et c'est pourtant pas évident de faire de bons morceaux de ce genre, mélangeant agressivité et acousitique, étant donné que ces morceaux sont généralement bancals, d'un côté ou de l'autre. Scars est dans la même veine, celle du petit morceau acoustique qui vient comme un break. Comme le premier flocon de neige tombant lascivement sur le macadam gelé par un matin de janvier. Le petit plus par rapport aux autres albums ? Les solos sont plus concis et laissent plus de place à une musicalité générale. On a vraiment l'impression d'avoir du Black Label Society et non pas un Zakk Wylde's Black Label Society. A voir ce que ça donne en live, cela dit... Ah. Et last but not least, un album de BLS sans pinches harmoniques, bah ça devrait pas exister. Celui-ci n'en fait pas partie. Et rien que pour ça, je suis heureux.

L'album est très bon et passe comme une lettre à la poste. Il vient faire oublier le dernier "vrai" album studio de BLS, Order of the Black qui, pour le coup, m'avait vraiment laissé mitigé.

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